Cette année nous avons navigué pendant trois semaines sur Tomiak avec nos deux garçons de 6 et 7 ans. Le projet était d’aller naviguer jusqu’à la côte anglaise en passant par les îles Anglo-Normandes. L’objectif a été atteint !
De St-Malo à Dartmouth
Saint-Cast Le Guildo
La croisière commence par un amarinage de l’équipage. Le première jour, nous privilégions une navigation vers Saint-Cast Le Guildo, qui en plus d’être courte, à le mérite d’offrir une belle plage et des restaurants avec vue sur mer ! Bref, de quoi satisfaire les enfants et les parents.
Nous profitons de la marée haute pour passer par le chenal du décollé. Cela est plus court que de passer par le grand Jardin, et c’est assez sympa de passer près de la côte.
Jersey
Après une courte escale, nous traversons jusqu’à Jersey. Le vent un peu faiblard au début, fini par s’établir et nous permet de faire toute la navigation sous voile. Il fait très chaud, et nous observons un phénomène de mirage particulièrement intense. Tous les récifs des Minquiers apparaissent en surélévation, tel des tourelles sur l’horizon. En arrivant sous le vent de la côte de Jersey, nous sentons un souffle chaud de plus en plus fort. Mais qui a ouvert la porte du four ? Impressionnant ! Une fois dans le port de St-Hélier, la chaleur est suffocante, il faisait meilleur en mer !
Le soir même nous entrons dans la marina, et nous nous mettons à couple d’un First 345 dont les propriétaires étaient très sympas ! Entre bateaux de la même génération, cela à tout de suite bien accroché.
Les deux jours suivants nous avons visité l’île. D’abord un petit tour à la piscine d’eau de mer du « Havre des pas », incontournable pour les enfants, puis le lendemain une excursion vers Rozel où nous avons dégusté les fameux sandwichs au crabe du « Hungry Man » ! La visite de la pointe de Corbière vaut aussi le détour. Un chemin découvre à marée basse et permet d’aller jusqu’au pied du phare.
Guernesey
La croisière continue, notre First 32 met désormais le cap sur Guernesey. Après avoir fait le trajet jusqu’à Corbière au moteur, le vent fini par se lever, et nous pouvons mettre sous voile. Malheureusement quelques heures plus tard, le vent tombe, et nous devons finir au moteur. Nous restons quelques jours à Guernesey pour visiter et attendre la bonne fenêtre météo pour traverser la Manche.
Traversée de la Manche
Hors de question de faire du moteur toute la journée, il nous faut assez de vent pour tenir une vitesse de 5 nœuds de moyenne, et ainsi faire la traversée de jour. Si nous parcourons les 70 milles du parcours à 5 nœuds, cela fait 14 heures de navigation. La traversée de jour est donc largement faisable.
Tomiak appareille donc le lendemain à 5h30. Nous prenons le passage du « petit Russel » et mettons le cap sur la Dart River. Le vent s’établi rapidement et nous faisons toute la traversée au vent de travers. De nombreux dauphins viennent à notre rencontre pour la plus grande joie de tout l’équipage !
Le passage du DST rompt la monotonie de la traversée une fois la côte hors de vue. Quelques beaux cargos passent devant nous. Une veille attentive est bien sure indispensable, et permet de passer le rail en toute sécurité.
Le vent forcit en arrivant sur les côtes anglaises. Quelques tours sont pris dans le génois pour arriver à tenir Tomiak qui ne demande qu’à lofer dans les risées. En regardant derrière, nous sommes surpris de retrouver dans notre sillage un voilier qui nous avait doublé au départ de Guernesey. Le skipper est fan ! Il avance pas si mal mon canot non ? Nous affalons dans l’embouchure de la Dart River, et embouquons le chenal au moteur. Nous amarrons Tomiak à la Darthaven Marina.
Au final, nous avons mis 12h40 pour traverser, soit une vitesse moyenne de 5.5 nœuds.
Navigation dans le Devon
Dartmouth
Le personnel de la marina a été très sympathique et nous a dégoté une place où nous pourrions rester plusieurs nuits. A peine amarré, direction le Pub ! Nous conseillons vivement « The Ship Inn » ! Ils sont très sympathiques, ont peut y manger des pizzas, il y a des live music, et la déco est sympa : des cartes marines du mur au plafond, bref de quoi satisfaire tout voileux qui se respecte !
Depuis Kingswear la vue sur Dartmouth est très sympa. On observe le ballai des ferry qui assurent la liaison entre les deux rives de la Dart River. Pour traverser le plus simple est de prendre un ferry. Pour quelques pounds et en 5 minutes, vous aurez traversé la rivière. Dans le Devon, la grosse activité pour les touristes, c’est la pêche au crabe ! Tout les quais de Dartmouth sont encombrés d’enfants qui pêchent les crabes armés de leur ligne de pêche et de leur « Crab Bucket ». Le principe est de plonger un filet dans lequel se trouve un appât (souvent un morceau de maquereau). Le crabe s’accroche au filet, et il n’y a plus qu’à le remonter et le plonger dans le seau d’eau de mer. C’est une très bonne occupation pour les enfants, ils ont adoré faire ça !
Un peu lacé par la pêche au crabe, nous sommes allés visiter le château qui garde l’entrée de la Dart River, à savoir le « Dartmouth Castle ». La visite est intéressante, et la vue sur la Dart River est très jolie.
Brixham
A neuf milles plus au nord, se trouve le port de pêche de Brixham. Nous avons eu peu de vent pour cette navigation, mais en contrepartie nous avons eu le plaisir d’apercevoir de nombreux dauphins ! Le sud de la pointe de Berry Head est leur lieux de rendez-vous, et est connue pour cela.
Nous avons pris un coffre à Fishcombe Cove, charmant mouillage situé juste à la sortie du port de Brixham. Il y a trois coffres visiteurs qui sont dans le fond de la crique. Il ne faut pas hésiter à s’approcher, même si la présence des rochers à proximité peut impressionner ! Heureusement, j’y était déjà venu enfant sur Tim, l’armagnac familiale, et je savais donc qu’on peut rentrer dans la crique sans danger. Les coffres sont gratuit, ce qui représente un avantage non négligeable étant donné le prix exorbitant des marinas britanniques.
Un petit sentier côtier permet de se rendre en ville rapidement. Le centre ville est petit, mais est assez touristique. Comme il y a 20 ans, le « Golden Hind » est toujours fièrement amarré dans le fond du port !
En continuant à pied après le port, on tombe sur une plage de galet où on peut se restaurer sur place. Assez sympa, même si les galets ne sont pas ce qu’il y a de plus confortable ! Un peu après cette plage se trouve une belle piscine d’eau de mer, la « Shoalstone Seawater Pool ».
Nous sommes resté quelques jours au mouillage en attendant la bonne fenêtre météo pour la traversée retour. Le vent a fini par rentrer comme prévu par le modèle météo, et nous appareillons finalement à 5h30 du matin.
Retour vers Saint-Malo
La traversée de la Manche se fait sans histoire. Nous croisons quelques cargos d’assez près, et même une plateforme ! Nous arrivons sur Guernesey par le chenal du petit Russel dans un vent forcissant. Malheureusement je n’avais pas anticipé le fort courant qu’il y a dans ce chenal. Nous avancions à 1.5 nœuds sur le fond, et 5.5 sur l’eau. Quatre nœuds de courant ça fait mal ! On a été obligé de finir au moteur, car au bout de 14 heures de navigation, l’équipage commençait à s’impatienter.
Nous restons quelques jours à Guernesey, puis enchainons par deux jours à Sark.
Nous sortons le spi pour cette petite navigation. Malheureusement, avec le fort courant, et le vent aux abonnés absent, nous sommes obligés de finir au moteur. Nous trouvons un coffre à la Grève de la ville.
Sark
Arrivés en début d’après-midi, nous avons essayé de louer des vélos, malheureusement ils était tous réservés pour la journée. Pas de chance ! Apparemment, les agences de voyage réservent l’intégralité des vélos à l’avance… Donc, pour les plaisanciers, il faut anticiper !
Après une petite visite de l’ile à pied, au moment de se coucher, nous nous apercevons que le mouillage est très rouleur. Quand nous étions venus il y a trois ans, c’était déjà le cas, mais cette année c’est pire que tous. Le bateau souffre, et nous ne fermons pas l’œil de la nuit. Pour couronner le tout, à six heure du matin, la corne à brume du phare se met à nous beugler dans les oreilles. C’est le pompon !
Le lendemain, ballade à vélo, et visite des jardins de la seigneurie. Très sympa ! En rentrant au mouillage, voyant que le bateau bouge autant que la veille, nous décidons de changer de mouillage pour la nuit.
Nous jetons notre dévolu, sur « Dixcart Bay », qui nous parait mieux abrité de la houle d’ouest. Ce mouillage est beaucoup mieux abrité que la Grève de la ville, bien qu’encore un peu rouleur. Le cadre est très joli. Le soir, nous avons eu la chance de voir le bouchon de brume qui se formait, arriver sur nous. En quelques minutes, on ne voyait plus rien, impressionnant !
Retour à Jersey
Le retour à Jersey a été assez tranquille. Nous avons pu finir par un long bord de spi à partir de Corbière en longeant la côte. Cela fait toujours plaisir de le sortir !
Retour à Saint-Suliac
Le lendemain nous quittons St-Hélier, direction St-Malo. Nous sommes obligés de faire pas mal de moteur à cause du courant et du manque de vent. Celui-ci fini par s’établir au portant, ce qui nous permet de hisser le spi. En arrivant sur St-Malo le vent forcit, et on est à la limite du départ au lof. Le tangon dans l’étais, je sens que ça force sur le bateau, et que je suis à la limite de ne plus le tenir. Je décide donc d’affaler le spi. Avec les enfants à bord, pas de risques inutiles !
Après s’être fait refuser l’entrée du port des Sablons, où nous voulions passer la nuit, nous rentrons finalement à notre mouillage dans la Rance.